lundi 8 octobre 2012

Courrier des lecteurs de Granma

Dans l'édition du vendredi 5 octobre, le rôle des Assemblées municipales, le pouvoir d'achat et la suite d'une protestation sur les abus des cuentapropistas.

La vocation du Pouvoir populaire
Alors que les élections municipales sont prévues le 21 octobre 2012, A.Rodriguez Galindo propose de réfléchir au rôle des Assemblées municipales. Ce lecteur, lui-même délégué de son assemblée, considère l'instance comme "l'essence de la Révolution: un état d'ouvriers et de paysans". Il affirme d’après son expérience qu’"on n’accomplit même pas les 10% de cette mission". S'il admet que "nous tenons une formidable armée du peuple, capable de réduire de manière significative beaucoup d’irresponsabilités dont nous souffrons, de coopérer pour affronter les enjeux de la vie quotidienne", il estime que "nous ne les utilisons pas à leur maximum".
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Pouvoir d’achat des fonctionnaires
L'agriculture est considérée comme un secteur majeur du redressement économique du pays (photo S.M.)
H.C. Machado Martinez donne son point de vue sur le niveau de salaires dans le secteur public « productif » en le liant avec l’accomplissement des principes de la Révolution. En préambule, il note qu’"aujourd'hui à Cuba on ne fait pas de contre-révolution à l'ancienne (...) en tuant des instituteurs et des paysans, ou en posant des bombes dans des hôtels. Les formes se sont orientées vers des méthodes beaucoup plus subtiles. Auparavant, l'ennemi était facilement identifiable, face à face. Maintenant, nous pouvons l'avoir à côté de nous tous les jours, sans le connaître". Il cite: "les pertes de récoltes (...) pour des décisions tardives, ou par manque de décisions, ou pour des décisions erronées en sachant que des alternatives pouvaient être prises en compte". Il vise notamment la culture du riz et ajoute: "les pertes ou échecs de beaucoup d'entreprises dus à des séries d'impayés (...) les démarches bureaucratiques incohérentes".
Selon lui, l’efficacité serait à mettre en relation avec le niveau d’attractivité de ces métiers, notamment en termes de pouvoir d’achat. "Quelqu'un peut-il m'expliquer l'objectif de la recentralisation de l'autorité des entreprises municipales et la réduction du salaire des fonctionnaires et techniciens de ces entreprises?" Il estime "discutable" "qu'on n’augmente pas les salaires de techniciens et fonctionnaires dans des secteurs non-productifs, mais les baisser d’autant plus dans des secteurs productifs (dont un aussi important que l'agriculture qui nécessite urgemment des cadres et des techniciens de haute qualité), je ne peux pas le comprendre car c'est totalement préjudiciable pour la stabilité et la captation de ces acteurs qui donnent de la cohérence et sont la garantie des grands programmes que propose la Révolution dans ce secteur". Et de conclure: "La contre-révolution se développe quand la bureaucratie freine une mesure ou un bénéfice destiné à favoriser le peuple et à son progrès économique et social".
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Revente de produits par les cuentapropistas (suite)
La semaine dernière *, nous relations la dénonciation par un lecteur du fait que les cuentapropistas (travailleurs indépendants, ndr) s'approvisionnaient à bas prix dans les magasins d'état, pour ensuite revendre dans la rue à des prix prohibitifs. Un consommateur soulignait un cas précis de vente de filtres à eau.
Gloria Ivet Hernandez, gérante générale du magasin, confirme dans une réponse publiée que "les 21 et 22 septembre, le centre commercial a vendu 1540 filtres à eau". Un chiffre énorme pouvant difficilement avoir été réalisé uniquement par des particuliers. Une enquête a été diligentée après le courrier du lecteur: deux ventes de masse ont été consatées. Or, "la vente de produits à forte demande est régulée dans nos établissements (...)" précise la gérante qui admet que la forte "réalisation de ces volumes de vente violait les règles établies".
Il semblerait qu’une négligence (volontaire ou pas?) soit à l’origine du dysfonctionnement. "L'investigation a détecté comme responsable de ces faits une caissière employée, laquelle bien que connaissant les réguliations en vigueur (...) ne les a pas prises en compte face à la forte demande du produit. Pour ces raisons, une mesure disciplinaire de séparation définitive de la société a été appliquée à son encontre".
Dans le cas où l’acte ait été malveillant, on peut imaginer que la personne incriminée ait délibérement vendu en bloc ces produits, très demandés par la population, aux cuentapropistas moyennant un pot de vin. Ils étaient vendus en rayons 28 pesos CUC et revendus quelques minutes plus tard dans la rue à 60 CUC (environ 47 euros, ndr) par les cuentapropistas.

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